top of page

Le dessin est une activité que je pratique selon deux modalités différentes.

 

L’une pratiquement quotidienne sans plan préconçu, très librement et rapidement. Comme pour la tenue d’un journal intime, je dessine sur des carnets et m’inspire souvent d’une forme ou d’une couleur qui a transpiré au verso d’un feuillet pour commencer une nouvelle page.

Je considère cette pratique comme une répétition perpétuelle des travaux à venir.

 

L'autre est beaucoup plus lente et réfléchie. Je l'appelle de la "photographie dessinée". 

A partir du "réel" d'une photographie, je fabrique un dessin. Je fabrique une autre image. Je sais à l'avance et avec précision ce que je vais dessiner et comment. J'évite la surprise à tout prix sauf en de très rares circonstances et même là cette surprise est en quelque sorte décidée à l’avance. Le temps prend toute son importance. Il s'inscrit sur la surface utilisée de papier : un grand dessin signifie une durée de plusieurs jours voire plusieurs semaines. L'expérience est mesurable, quantifiable. Je m’immerge dans cette durée, dans ce temps qui disparaît à chaque coup de crayon, de gomme.

Je suis dans le faire. Commence alors ce qu’est véritablement le dessin pour moi : une expérience sans vérité, c’est-à-dire une expérience caractérisée par la disparition de toute relation à la vérité et c’est en cela qu’elle me semble si juste. 

En ce sens un dessin réussi n’a rien à raconter. Il est une simple inscription dans le temps et l’espace. Une traversée qui pourtant modifie ma réalité et mon expérience.

Cette pratique graphique s’accompagne ponctuellement de réalisations d’installations in situ et/ou de vidéos conçues et activées uniquement lors d'expositions collectives. 

© site et contenu Isabelle Andrée Paga

bottom of page